Le véritable nom d’Ibn Qayyim était Muhammad Abî Bakr ibn Sa’d al-Zar’î, puis al-Dimashiqî. Son titre était Shams Al-Dîn, son surnom fut Abû ‘Abdallâh. Comment a-t-il acquis le nom Qayyim al-Jawziyya ? Son père était le directeur d’une école appelée « al-Jawziyya » qui était située dans l’enceinte du marché à blé de Damas, c’est ainsi qu’il fut appelé « Ibn Qayyim al-Jawziyya » ou encore « Ibn Qayyim ».
Ibn Qayyim al-Jawziyya naquit dans une famille de savants connue pour sa piété, en 691 H. (1292 G). Damas fut un grand centre intellectuel, il y avait de nombreuses écoles. Il étudia sous la direction, la protection et le financement de son père. Il fut particulièrement influencé par son cheikh et professeur, Ahmad ibn Taymiyya, ainsi que par Ibn al-Shîrâzî et d’autres encore.
Il étudia sous la tutelle des grands savants comme Shihâb al Dîn al-Nabulsî et le cadi Taqi ad-Dîn, Fâtima bint Jawhar, Ibn Abî al Fath al-Bakhlî et Ahmed ibn ‘Abd al-Halîm ibn Taymiyya. Ce dernier l’a beaucoup marqué, jusqu’à ce qu’il suive la voie de ce dernier dans la défense du Coran et de la Sunnah, combattant les réactionnaires et le charlatanisme. Il lui réunit ses livres ; il l’avait épaulé dans ses débats contre ses adversaires, on l’avait emprisonné avec lui, dans la prison d’al-Qal’a de Damas. Son professeur Taqi ad-Dîn ibn Taymiyya mourut dans cette prison, Ibn Qayyim, lui, fut libéré.
Ibn Qayyim continua son combat contre la secte al-Râfida, la déviée, et les ennemis de l’Islam grâce à ses cours dans les mosquées et ses conférences lors de ses déplacements.
Les gens furent nombreux à écouter ses discours. Il enseigna la jurisprudence à l’école al-Sadriya, et fut imam dans l’école al-Jawziyya. Ses étudiants l’accompagnaient, parmi eux Zayn al-Dîn, Abû l-Faraj, Shams ad-Dîn Abû ‘Abdallâh, ‘Imâd ad-Dîn Ismâ’îl connu sous le nom d’Ibn Kathîr auteur du livre « Le début et la fin » (al-Bidâya wa n-nihâya), et le commentaire du Coran (tafsîr) et d’autres encore.
Il est l’auteur de nombreux livres, dont la jurisprudence, la base des sciences religieuses et le précis des hadiths ainsi que le commentaire du Coran (tafsir). Il faut compter plus de cinquante livres, dont une partie fut imprimée, et une autre resta sous forme de manuscrits.
Il acquit une grande renommée, et fut reconnu tant par ses amis que par ses adversaires. Il utilisait des preuves irréfutables pour convaincre ses détracteurs.
Ibn Rajab dit à son sujet : « Je n’ai pas trouvé encore un savant plus grand que lui dans les connaissances du Coran et de la Sunnah, et les réalités de la croyance. Et pourtant, il se trompait comme tout le monde, mais j’ai n’ai jamais vu quelqu’un ayant ses propres qualités. »
Burhân ad-Dîn a dit : « Il n’y a pas sous le ciel quelqu’un de plus savant que lui.»
Ibn Kathîr disait à son sujet : « Sa lecture fut parfaite ainsi que son éthique. Il prenait soin des autres, ne fut jamais rancunier, jaloux, médisant, ne faisant pas de mal. Je fus son plus proche ami et il m’aimait énormément. Je n’ai pas connu dans ce monde, en notre temps, quelqu’un de plus pieux que lui. Il avait une méthode dans l’Office, il l’a prolongeait beaucoup, surtout au cours de la génuflexion et de la prosternation. Certains de ses proches lui reprochaient cette longueur. Il ne prenait jamais en compte ce que disaient les gens et ne se sentait nullement blessé de cela outre mesure. En fin de compte, il fut un homme simple dans tout ce qu’il faisait, et surtout il fut libéral, faisant beaucoup de bien autour de lui. Il avait une éthique irréprochable.»
Le grand savant al-Shawkânî le qualifie de persévérant exceptionnel.
Il fut très pieux, passait ses nuits en prière, tous ceux qui l’avaient connu le rappellent. Il fit plusieurs fois le pèlerinage, il resta longtemps à La Mecque. Les Mecquois rapportèrent plusieurs choses extraordinaires à son sujet.
Il mourut en 751 H / 1350 G à Damas, et nombreuse fut la foule qui pria pour lui dans la grande mosquée. Il fut inhumé dans le cimetière de la petite porte (Bâb al-Saghir) à Damas. [b][i]
source : sourceislam.com