Q : Quel est l’avis de l’islam sur le fait d’accepter le destin ?
R : Accepter le destin est un devoir car il représente la satisfaction totale de la souveraineté d’Allah. Il est donc du devoir de tout croyant d’agréer le décret divin. Néanmoins, c’est l’effet du destin qui doit être clarifié.
Pour être plus précis, l’effet n’est pas le destin en lui-même, car le destin est l’acte d’Allah, gloire et pureté à Lui, mais la conséquence, ou encore, l’effet du destin représente ce qui résulte de l’acte divin. En ce qui concerne l’acte d’Allah, il est du devoir de chacun de l’agréer et il n’est en aucun cas autorisé de le haïr ou de s’en indigner.
Quant à l’effet du destin, il se divise en plusieurs parties :
La première : ce qui est un devoir d’agréer.
La deuxième : ce qui est illicite d’agréer.
La troisième : ce qui est un acte surérogatoire d’agréer.
Par exemple, les péchés sont parmi les conséquences du destin d’Allah. Il n’est toutefois pas autorisé d’agréer les péchés, malgré que ceux-ci fassent partie du destin d’Allah, gloire et pureté à Lui. Mais, il convient de les accepter comme faisant partie du destin et des actes divins en disant : « Allah, gloire et pureté à Lui, est Sage, et si Sa sagesse n’avait pas rendu ceci nécessaire, cela ne se serait pas réalisé. » Du point de vue de l’effet du destin – qui est le péché par lequel on désobéit à Allah, il est du devoir du fidèle de ne pas l’agréer, et il est même de son devoir d’agir le plus rapidement possible pour l’éliminer de soi ou d’autrui.
Comme exemple de la catégorie de l’effet du destin qui est un devoir d’agréer : les obligations qui sont juridiquement du devoir de tout musulman d’accomplir. Allah a décrété ces actes, Il les aime ; c’est donc une obligation d’agréer ces obligations, comme Son destin et d’agréer la conséquence de ce destin.
La catégorie des actes qu’il est recommandé d’agréer, mais sur lesquels il est obligatoire de patienter : elle regroupe toutes les
afflictions et les malheurs que rencontre le fidèle. D’après la majorité des savants, agréer ce qui arrive comme malheur est un acte surérogatoire et ce n’est pas un devoir, mais c’est un devoir que d’endurer ce qui en résulte.
Citons pour conclure la différence entre la patience et l’agrément : lorsqu’il patiente, le fidèle n’aime pas ce qui lui arrive, mais il ne fait pas de choses qui contredisent les directives de la Loi islamique et qui sont en contradiction avec la patience… et lorsqu’il agrée, le fidèle ne déteste pas ce qui lui arrive : pour lui, que le malheur ait lieu ou non, cela lui est égal.
Voici donc la différence entre ces deux états, et c’est pour cette raison que les savants ont dit : « L’endurance est un devoir et l’agrément est un acte surérogatoire. »
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Fatwa du cheikh Ibn Otheimine
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Classification Achraf ‘Abdul-Maqsûd (1/60-61).